Page 44 - Peurs sur la Colline
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Peurs sur la colline - classes de 4 e
non loin de sa maison, sans comprendre ce qu’il lui arrivait. Il
s’empressa de rentrer dans son véhicule. Mais le pire arriva.
L’automobile avançait à toute vitesse - alors que Jeannot ne
touchait pas le volant - et nul ne savait où elle se dirigeait. Après
quelques secondes d’effroi absolu, elle arriva à un cimetière.
C’est alors qu’il descendit de la voiture, pétrifié … et il tressaillit
encore plus quand il vit, de ses propres yeux, le monstre, le
seul, l’unique, le vrai, s’approcher de lui. Ses yeux rouges et
pénétrants le transperçaient du regard. Jeannot n’en pouvait
plus et son angoisse atteignit son apogée. Le jeune homme
tenta de s’enfuir à toutes jambes, mais la terreur le clouait au
sol. Il essaya de hurler, mais sa voix était sans timbres et il perdit
l’usage de la parole, comme s’il était hypnotisé et contrôlé
totalement. Le monstre empoigna alors, de sa main livide, le
crâne de Jeannot et le perça avec ses ongles saillants. Il sentit
la mort venir. Mais, quand il ouvrit à nouveau ses yeux, il se
retrouva dans un monde ténébreux où dominaient squelettes
et démons. Il se redressa, et, en se relevant, il découvrit avec
une horreur sans nom que son corps était à présent celui
d’un mort-vivant. Il palpa son visage … qui n’était plus que
quelques os … C’était un squelette. Oui, un squelette. Mort, ou
vivant ? Entre les deux, un juste milieu. Il était à jamais séparé
du monde des vivants et personne ne pouvait le ramener à la
vie réelle. Il était désormais un prisonnier dans le monde des
morts, possédé jusqu’à la fin des temps par cette créature, qui
avait aspiré son âme et déchiqueté son corps, et qui était en
réalité, le démon…
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