Page 53 - Peurs sur la Colline
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Était-ce la peur, la curiosité? Il prit alors son courage à deux
mains et descendit à la recherche de la source de cette musique.
Arrivé au salon, ses yeux se posèrent sur l’ancien emplacement
du piano. La musique s’était arrêtée. Il continua pourtant son
chemin vers la cave. Un silence pesant alourdissait l’air du sous-
sol. Il chercha le piano des yeux. Bizarrement, la lampe du coin
était allumée. Etait-ce lui qui l’avait oubliée ? Comme hypnotisé,
il se vit attiré vers l’instrument…ses doigts entamèrent une
partition douce. Soudain, il crut sentir une présence humaine.
Il entendit le parquet craquer sous le bruit des talons d’Estelle!
Elle était donc là ? Karl entra dans une sorte de transe. Revenu
à lui, tremblant de tous ses membres, la peur se peignit sur son
visage qui tremblait de tous ses muscles. Que lui voulait-elle ?
Il n’osait pas se retourner. Pourtant la présence se faisait plus
persistante. Mais elle était morte ! Il lança un regard furtif par-
dessus son épaule, derrière lui… Debout, elle était là ! Le fixant
sans dire un mot. Comme paralysé, le souffle coupé, Karl restait
assis, immobile. Dans quel monde était-il ? Était-il réveillé ou
endormi ? La chaleureuse main du spectre toucha Karl. Son
cœur battit si fort qu’il faillit s’évanouir ! C’était bien Estelle !
D’après le voisinage ce soir-là, la musique du piano s’était fait
entendre toute la nuit. Même Christian l’entendit en rentrant
au petit matin. Il avait beau essayer de trouver Karl… en vain.
La musique s’arrêta vers 5 heures du matin. Et depuis, toute
les nuits, la même mélodie se faisait entendre aux premières
heures de l’aube..
Personne ne sut ce qui était arrivé à Karl… Christian le chercha,
fit appel à la police… en vain.
Devenu seul propriétaire de la maison, le jeune homme
entendait tous les soirs, la musique du piano en se posant
toujours la même question : « mais où pouvait-il bien être? »
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