Page 73 - Peurs sur la Colline
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être des terreurs passées… Des corbeaux, survolant ces ruines
et emplissant la vallée entière de leurs bruits rauques, sinistres,
sordides, indéchiffrables dans leur profonde et atterrante
angoisse.
J’interrogeai les paysans à propos de ce château en ruines. Ils
me contèrent une légende disant qu’un assassin voulut tuer le
roi mais il échoua. Alors, il décida de se jeter dans un ravin pour
échapper au jugement. Ceci attira de manière surprenante
certaines personnes qui s’y jetèrent de manière dramatique. Je
ne crus guère à ces légendes et me dirigeai vers le château.
Arrivé à ma nouvelle demeure, je pris mes outils de peinture
pour reproduire d’une main gracieuse et agile le château.
Pendant que j’admirais cette somptueuse bâtisse avant de la
reproduire, j’aperçus le ravin. Je me rappelai alors de l’histoire
qu’avait racontée les paysans et me posai des questions :
« Suis-je en train d’halluciner ? Mon imagination me joue-t-elle
de mauvais tours ? » Je me frottai les yeux sur-le-champ, mais
découvris avec stupeur que ce que je voyais était bel et bien…
Je me dirigeai avec prudence vers ce sombre ravin que je ne
connaissais pas et dont j’ignorais la profondeur. Je tendis la
tête en direction de ce mystérieux ravin et vis le spectre des
malheureuses victimes de l’assassin barboter dans ce trou
sinistre. Une seule idée me vint à la tête : Courir ! Alors, je pris
mes jambes à mon cou en direction de mon ancienne demeure
et, vis les spectres m’entourant de tous les côtés : tu ne dois
plus jamais visiter ce château. Bouche bée, j’acquiesçai d’un
signe de tête et continuai mon chemin. »
Ainsi, l’histoire prit fin et M. Velasquez ne revint plus jamais
vers ce château.
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