Page 70 - Peurs sur la Colline
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Peurs sur la colline - classes de 4 e




               en rentrant. Il fallait qu’il lui en parle. Il ne supportait plus de
               garder ce secret à lui tout seul… il fallait en parler…
               Dans l’entrée de l’immeuble, à son grand étonnement, Victor
               vit  Jean,  de  profile,  se  peigner  les  cheveux  devant  la  glace.
               Il avait un air bizarre.  Le sourire béat qu’il dessinait sur son
               visage, lui donnait une allure inquiétante. Victor n’osait parler...
               Jean  se  comportait  de  façon  très  louche.  Le  nouveau  venu
               avança, sans faire de bruit. Ce qu’il voyait l’inquiétait. Il avançait
               à pas de loup quand soudain son reflet parut dans le miroir.
               À cet instant précis, dès que Jean perçut la présence de son
               voisin, Jean tomba par terre. Dans ses yeux exorbités se lisait
               la terreur !  Victor se mit à crier, appelant à l’aide. Les voisins
               accoururent… Mais Jean avait repris connaissance. Il regarda
               Victor… et comme s’il avait vu le diable en personne, détala !
               Ce dernier, éberlué, regarda son ami le fuir… : l’aurait-il vu
               aussi ? était-il au courant ? De toute facon, tous les deux avaient
               des Bd de la même série…

               Le week end arriva. Il fallait remettre les livres le lundi suivant.
               Mais il fallait surtout tirer l’affaire au clair. Victor invita donc
               Jean à dormir chez lui. Il dut user de toutes les ruses pour y
               réussir. Jean était devenu distant… comme si quelque chose
               le tourmentait.

               En sortant les couvertures de l’armoire, Victor fit tomber la BD
               qui s’ouvrit.
               Inexplicablement, les vignettes pleines étaient réapparues.
               Jean poussa un cri… il dut reconnaitre le monstre, lui aussi...
               Victor en était convaincu ! Il fallait tout dire, tout raconter…
               ce serait plus facile à deux… Il s’approcha de son ami et lui
               raconta. Les mots se bousculaient, sa voix ne ressemblait pas
               à  la  sienne…  Tout lui  semblait  venir  d’ailleurs…  Mais  quel
               soulagement d’avoir tout laissé sortir ! Même Jean se sentait
               plus léger. Il osa même dessiner un semblant de souire , comme
               pour montrer sa gratitude, son soulagement : il n’était pas le
               seul, il n’était pas seul… il n’était pas fou…

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