Page 68 - Peurs sur la Colline
P. 68
Peurs sur la colline - classes de 4 e
autour du feu qu’ils allumaient dans le jardin voisin, quand ils
se racontaient les vieilles histoires transmises par leurs parents.
Des histoires de fées, de sorcières, de chevaliers, de monstres,
de dragons et tous ces êtres imaginaires qui les transportaient
dans leur monde virtuel... mais sain.
Ainsi, et bien que physiquement rien ne les unissaient, ils
étaient inséparables. D’ailleurs, tout le quartier les appelait « les
inséparables ». Leurs amis les avaient baptisés « Laurel et Hardi ».
Et voila que l’été était arrivé à sa fin.
Septembre arriva, l’école reprit. Les devoirs aussi.
Il faisait encore chaud. L’humidité alourdissait le mois de
septembre, rendant la rentrée encore plus désagréable. Seule
la perspective de pouvoir emprunter des livres au CDI rendait
la rentrée des deux garcons plus douce : leurs parents n’avaient
pas les moyens de leur en fournir.
En effet, dès la rentrée, le professeur de français obligeait les
élèves à lire un livre toutes les deux semaines. Victor et Jean
n’attendaient que cela ! Ils se ruèrent sur les rayons du centre de
documentation, comme l’aurait fait un assoiffé à la vue d’une
source ! Leurs regards furent attirés par une nouvelle série de
bandes dessinées : SYLLAS CROCHU, le monstre maritime.
Ils n’hésitèrent pas une seconde : ce serait une façon de
prolonger l’été !
Avant de dormir, tout excité à l’idée de pouvoir partager ses
découvetes avec Jean le lendemain, Victor prit religieusement
sa nouvelle BD. Il était sûr que Jean faisait pareil.
Il contempla la première de couverture. Le portrait de Syllas,
il le retint même avant d’ouvrir la première page… L’intérieur
était fait de planches macabres et de couleurs froides.
C ‘est vrai qu’ils s’etaient raconté des tas d’histoires de monstres,
mais l’image est certainement plus puissante !
-67-

