Page 82 - Peurs sur la Colline
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Peurs sur la colline - classes de 4 e




               Mais moi, mais je ne les entendais plus, transporté par la danse
               qu’éffectuaient mes nouveaux amis vaporeux au rythme d’une
               musique qui ne jouait que pour moi… En fait, mon frère et moi
               étions en train de contempler tous les fantômes de fumée…
               La soirée s’annonçait agréable…


               Maman, pour dissiper son inquiétude, s’était mise à fredonner
               un air qui lui rappelait sa jeunesse.
               Malgré le bruit des criquets et le crépitement du feu qui
               avait fini par se manifester, j’entendis un son très bizarre qui
               provenait de la forêt. Je bondis et vis une ombre qui s’agitait
               au loin. Elle avait surgi de nulle part, vague et indéterminée.
               Mais je décidai de ne point en parler. Inutile d’affoler maman.
               De toute façon, elle avait tellement râlé ces derniers jours, que
               je devais certainement halluciner. Je décidai de ne pas y prêter
               attention.


               Quelques heures plus tard, il était temps de dormir. Mon
               père éteignit le feu. Nous nous dirigeâmes vers nos tentes
               respectives. Maman nous priât de garder une torche allumée
               dans chaque tente. Décidément, elle avait vraiment peur !
               Mon frère sombra dans le monde des rêves dès qu’il eut posé
               sa tête sur son oreiller. Mais moi, le sommeil ne voulait pas de
               moi ! Je n’arrivais pas à m’endormir. Je pensais encore à cette
               ombre terrifiante. Je décidai donc de sortir afin de prendre l’air.
               Assis près des cendres du feu, je regardai autour de moi. Il faisait
               sombre et tout était silencieux. Soudain, inexplicablement,
               les braises s’allumèrent traçant des mots que j’avais du mal à
               déchiffrer… Je frottais mes yeux. Je regardais autour de moi.
               Était-ce l’ombre qui me jouait un tour ou serait-ce la peur ? Je
               regardai de nouveau le foyer. Les braises avaient écrit : PRENEZ
               LA FUITE.

               Je sautai d’un seul coup. J’avais les mains crispées. Figé sur
               place, seul mon regard se déplaçait. La peur avait gelé mon
               sang. Et là…, je vis la même ombre… mais… une seconde !

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