Page 87 - Peurs sur la Colline
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-  Oui ! répondit Cheryl. Je ne peux tout de même pas avoir tout
               imaginé.
               - C’est pour cela que tous les vieux du village disent qu’un
               incident a changé votre personnalité, répliqua Jason.
               - Oui ! affirma Cheryl. J’ai commencé à être vraiment
               paranoïaque et à ne plus faire confiance aux gens. J’ai regretté
               mais c’était trop tard, car depuis cet incident, plus personne ne
               voulait de m’adresser la parole.
               - Mais c’est horrible tout ça ! dis-je, choquée que les gens du
               village que je connaissais depuis ma tendre enfance, eussent
               pu faire preuve d’une telle cruauté.
               - Effectivement, continua Lily scandalisée, c’est tout à fait
               injuste ! Il ne fallait pas qu’ils vous traitassent de la sorte…
               - Je sais que c’est injuste, dit Cheryl, une expression de tristesse
               sur le visage. Mais c’est comme ça. Bon les enfants, je pense
               que vous devez rentrer chez vous. Il se fait tard et vos parents
               vont commencer à s’inquiéter.

               Sur le chemin de retour, personne n’osa proférer un mot mais je
               savais pertinemment que nous pensions tous à la même chose :
               l’histoire que la vielle femme venait de nous raconter. C’était
               Jason qui conduisait. Quand tout le monde fut déposé chez lui,
               il s’arrêta devant ma maison pour que je rentrasse mais avant
               que je ne pusse sortir de la voiture, il me demanda d’une voix
               inquiète :
               - La vieille Cheryl, penses-tu qu’elle disait vrai ou est-elle
               vraiment folle ?
               - Je n’en sais rien, mon ami ! répondis-je avant de sortir de la
               voiture. N’y pense plus maintenant. On en reparlera demain
               avec les autres.

               Il acquiesça d’un hochement de tête et se remit en route. Je
               rentrai à la maison et passai une soirée relativement normale.
               Je dînai avec ma famille, regardai un film d’horreur avec mes
               frères et partis me coucher. Mais juste avant que je pusse
               m’endormir, mon téléphone sonna. Je décrochais, m’attendant

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