CSCS : série de 3 conférences avec le Père Henri Boulad, s.j.

CENTRE SPORTIF, CULTUREL ET SOCIAL
Rencontres spirituelles
18,19 et 20 octobre 2010

Séminaire du Père Henri Boulad, s.j.

Les 18,19 et 20 octobre, comme prologue spirituel à la nouvelle année culturelle, le CENTRE SPORTIF, CULTUREL ET SOCIAL du Collège Notre-Dame de Jamhour, avait fait appel à une personnalité religieuse hors du commun. Qui donc pouvait le mieux animer ce séminaire de trois rencontres spirituelles sinon le Père Henri Boulad, s.j. ?

Si le Père Boulad parle avec aisance plusieurs langues, comme le prouvent ses nombreux cycles internationaux de conférences, il est cependant une langue qu’il ignore obstinément : la langue de bois, pieuse et conventionnelle. Son verbe, fort et sûr, s’apparente davantage à celui des hérauts de la Bonne Nouvelle ou à celui, incisif, des prophètes.
Aussi pour nous aider à comprendre la personnalité et la mission du P. Boulad, préférons-nous reproduire ici la présentation qui en est donnée dans l’un de ses derniers ouvrages : « Jésus en blue jeans » :

Jésuite alexandrin, il incarne ce qu’a représenté autrefois cette ville : un creuset d’universalité. Syro-italien d’origine, égypto-libanais de nationalité, grec-byzantin de rite, français de culture, disciple de Pascal, de Teilhard de Chardin et de Simone Weil, doué d’une âme orientale et d’un esprit occidental, Henri Boulad rêve de réconcilier et d’unir les domaines les plus variés : philosophie et théologie, physique et mystique, sexualité et chasteté, action et contemplation, sociologie et religion, économie, politique et foi.
En cela, il se situe dans la pure lignée de cet « humanisme chrétien » qui caractérise la spiritualité jésuite et celle de son fondateur, Ignace de Loyola. Par sa capacité à désenclaver les domaines, il se trouve ainsi à l’avant-garde de la post-modernité marquée par l’interdisciplinarité.
Homme en continuelle recherche, il ne se croit jamais arrivé. Son exigence de cohérence et de conciliation entre foi et raison, tradition et modernité le pousse à se poser sans cesse des questions et à tout vouloir remettre en question. Amoureux du risque, ami du paradoxe, volontiers provocateur, Henri Boulad représente une personnalité inclassable, qui n’entre dans aucune catégorie.
Il a publié plus d’une trentaine d’ouvrages dans une quinzaine de langues.

Son séminaire, en trois rencontres, était centré sur ces dimensions de toute quête par laquelle l’Homme tend à l’ultime et parfaite vérité :

• « Vers un au-delà des religions ».
• «  L’Homme entre nature et culture, harmonie et rupture ».
• «  Jésus est-il un mythe ? »

Lors de chacune de ces rencontres, en bon accompagnateur ignatien, le Père Boulad se mua en « premier de cordée » qui, avec une maîtrise assurée, entraîna son auditoire vers le but qu’il voulait lui faire atteindre et découvrir. Il sut emprunter des voies d’ascension et de progression parfois ardues et même surprenantes ou paradoxales. Mais, à sa suite, chacun put élever sa réflexion pour découvrir et pénétrer une vérité neuve, transfigurante pour la foi.
On ne résume pas une conférence du P. Boulad ; ce serait en réduire la portée ou fausser la progression de sa pensée. Mais, au moins, retenons quelques-unes de ces prises d’ascension, lapidaires, qui ont pu jalonner la voie de notre élévation spirituelle vers le christianisme, la vérité de l’Homme, le Christ.

• « Vers un au-delà des religions… » :
• «  Passons d’une religion de tradition à une religion de conviction ».
• « Le Christianisme est-il une religion ? Le christianisme serait-il pour l’humanité la religion de la sortie de la religion. Le christianisme est une foi, incarnée dans une religion ».
• « La Chrétienté est morte ! Vive l’Évangile ! »
• « Le Christianisme n’est pas une religion. Revenons à l’Évangile, car cette nouvelle forme de christianisme serait la religion de demain ».
• « L’Homme entre nature et culture… » :
• « La culture, c’est la nature humanisée transformée pour servir un projet humain ».
• « Le critère d’une culture, de sa civilisation, c’est la cuisine ! »
• « Un homme est arrivé lorsqu’en lui le physique rejoint le mystique, le sensuel rejoint le spirituel ».
• « La culture est un appel à l’Humain à sa plénitude. La Foi : l’Homme par elle est appelé à la transcendance ».
• « Jésus est-il un mythe ?… » :
• « Jésus était dans le big-bang : Au commencement était le Verbe ! ».
• « La Bonne Nouvelle : Tu es plus que ce que tu parais ».
• « Chacun de nous est l’expression de ce qu’Adam portait en lui. L’Humanité est Adam au pluriel. Je suis Adam, je porte en moi le projet de l’Humanité ».
• « Nous serons nous-mêmes que divinisés. C’est le message de Jésus. Il vient annoncer et réaliser la divinité qui est en nous ».
• « Le Christ vient achever l’Homme. L’Homme est par nature divin. Le Christ fait manifester ce que chacun est ».

Ces citations ne sont que de simples jalons qui restent bien fixés dans la mémoire et qui agissent comme des rappels de l’expérience spirituelle que nous avons vécue.

Le CENTRE SPORTIF, CULTUREL ET SOCIAL a le projet de faire paraître l’intégralité des trois rencontres prises en vidéo. Chacun trouvera ou retrouvera dans ce CD le dynamisme transformant de la pensée spirituelle du Père Boulad.

En souvenir de son passage, le Père Boulad a offert à chacun un texte à méditer : « Si Jésus-Christ est une illusion… ».

En quelques lignes, aussi pénétrantes que le glaive (d’acier) dont parle Saint Paul, le Christ, éternelle Interrogation de l’Homme, provoque notre Réponse :

Si Jésus-Christ est une illusion, si le christianisme est une mystification,
Si Dieu n’est pas venu chez nous,
S’il n’est pas descendu de son ciel,
S’il n’a pas fait la démarche folle, incroyable, inouïe, impossible de l’incarnation,
S’il n’a pas franchi la distance infranchissable…

Il cesse d’être crédible,
Il cesse d’être l’Amour,
Il cesse d’être Dieu.

Amour signifie :
Partage, em-pathie, sym-pathie, com-passion, union, communion.
Plus la distance est grande entre lui et nous,
Plus il se devait de la franchir.

Amour oblige.
Amour infini oblige infiniment.

L’acte le plus impossible devient l’acte le plus nécessaire.
Le summum de l’incroyable devient le summum du croyable.

La foi consiste à croire à cela,
à en faire la certitude ultime de sa vie.

Si le Christ n’existait pas…
Il faudrait l’inventer.

Henri Boulad, s.j.

Et ce Christ incroyable, impossible, inouï…
le Père Boulad nous L’a fait reconnaître… et aimer.

Compte rendu
Père Bruno PIN
NDJ