[Album photos : Messe et rencontres]
Présidée par le T.R.P. Adolfo Nicolás, s.j.
Supérieur général de la Compagnie de Jésus
Exprimant la joie qu’il avait d’accueillir le père Adolfo Nicolás, le P. Sion a précisé :
Cher Supérieur général, votre visite conforte le caractère jésuite du Collège. Notre présence de jésuites est comme la statue de saint Ignace : elle n’est pas très grande, mais elle est au cœur même du Collège. Vous nous apportez le soutien de toute la Compagnie et de sa tradition éducative.
Chers élèves, j’ai le secret espoir que cette messe – si bien préparée par le P. Denis, notre Supérieur local – pose à quelques uns d’entre vous la question : Et si je devenais jésuite ?, pour assurer la relève. C’est une belle vie, pleine de joie à la rencontre de Dieu et des gens.
Commençons cette visite en célébrant l’Annonciation à Marie, Notre-Dame, qui est aussi la fête de l’Incarnation du Fils de Dieu, Jésus Christ notre Seigneur
Quant au P. Nicolás, c’est avec beaucoup de simplicité et de charisme qu’il s’est adressé en ces termes aux élèves : Je suis très content d’être ici aujourd’hui. Quand on vous voit, on voit le futur ; en regardant votre face, on vit un moment d’espoir. J’ai vécu et travaillé au Japon, aux Philippines, et maintenant je suis à Rome. Partout où je suis allé, j’ai constaté que les hommes ont en commun 3 choses : nous souffrons, nous aimons, nous croissons. Votre école est magnifique, elle est un lieu de croissance magnifique. Nous nous trouvons ensemble, dans votre école, dans votre église, avec le Christ ; prions pour offrir notre culte pour ceux qui souffrent.
Dirigée par Haïtham Azzi, la chorale du Collège a chanté avec brio la messe en polyphonie, accompagnée par le clavier, les violons, la flûte traversière, la flûte à bec, l’accordéon et la guitare.
Chorale Notre-Dame de Jamhour, dirigée par M. Haïtham Azzi Les solistes : Corinne Azzi ; Anthony Féghali SV2 ; Clara Kossayfi ES ; Aya Noujaim TH ; Baudouin Khoury 1re2 Chants : Alléluia et Anima Christi de Marco Frizina ; Kyrie de Jaques Berthier ; certains canons arrangés et harmonisés par Haïtham Azzi ; Chants de Taizé |
Lecture du livre d'Isaïe Le Seigneur envoya le prophète Isaïe dire au roi Acaz : |
Évangile selon Saint Luc 1, 26-38 Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : ’la femme stérile’. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l’ange la quitta. |
Homélie prononcée par P. Nicolás
Nous vivons la célébration anticipée de la fête de l’Annonciation, une grande fête dans la tradition chrétienne, une fête célébrée au Liban par les Chrétiens et les Musulmans.
En recevant la visite de l’Ange, la Vierge a vécu la surprise de sa vie ! Imaginez un moment qu’un ange vienne à vous et... qu’il vous dise : Je veux que tu sois prêtre !
Vous ne seriez pas surpris ? Quel choc ! Plus encore, imaginez qu’il vous dise : Je veux que tu sois jésuite ! Quelle serait votre réponse ? Vous n’allez rien comprendre...
C’est ce qui est arrivé à Marie : Je ne comprends pas. Est-ce possible ? Je suis une vierge, une fille de Nazareth...
Marie n’est pas la jeune fille de prière que nous imaginons ; elle n’est qu’une jeune fille normale, ordinaire, venant de Nazareth, mais qui va accepter de se laisser surprendre.
Nous voyons le contraste entre deux réactions. Dans le livre d’Isaïe, le roi Acaz est un homme religieux mais qui n’est pas réceptif ; quand il reçoit un message, il ne veut pas écouter le prophète, il ne veut pas s’ouvrir ; il trouve des excuses pour refuser. Quant à Marie, elle est ouverte, surprise. Elle résiste, mais quand elle sait que c’est Dieu qui est là, elle dit : Je suis prête, prête à faire de ma vie ce que Dieu veut, même si je ne sais pas.
C’est cette différence qui est très importante...
Si Dieu vient à nous pour nous dire “Je veux que tu sois prêtre” qu’allons-nous répondre ? Sommes-nous assez ouvert pour écouter ce qu’Il a à nous dire ?
Pourrons-nous Lui répondre : Je ne comprends pas, mais qu’est-ce que je dois faire ?
Le message est pour tous. Notre vie est une vie de surprise. Sommes-nous prêts à nous laisser surprendre par Dieu, par la vie ? Sommes-nous fermés, peu ouverts ? Avons-nous déjà décidé quelles études nous voulons entreprendre : je veux faire ce métier, ces études, et ça me suffit !
Mais alors, la société n’a pas besoin de nous.
Non, soyons prêts à trouver de nouvelles réponses à la société. La manière avec laquelle nous avons vécu jusqu’à présent n’est pas suffisante puisque le monde continue à souffrir.
Laissons libre cours à notre imagination. Créons des possibilités nouvelles, ne nous fermons jamais, cherchons, découvrons, soyons surpris et surprenons avec les nouvelles réponses que nous apporterons aux problèmes de la société.
Que la fête de l’Annonciation nous surprenne, qu’elle nous mette dans une nouvelle situation, dans la perspective d’une vie plus humaine, plus créative, plus juste, plus ouverte à tous, Chrétiens, Musulmans, Bouddhistes, pour que chacun trouve sa place dans la société. C’est là que l’éducation trouve son importance. Prions pour que tous, nous continuions à être ouverts, à nous laisser surprendre par Dieu, par la souffrance des autres, par ce qui manque dans la société, pour que nous contribuions à rendre meilleur le monde.
N Jamhouri - BCP