L'Orient-Le Jour : Michel Eddé, Croix d’Or de l’ordre du Mérite polonais

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Michel Eddé, Croix d’Or de l’ordre du Mérite polonais
Par Sandra NOUJEIM | 21/06/2011

Le grand salon du Collège Notre-Dame de Jamhour, aux reflets beige et mauve, reluit sous les raies du crépuscule estival et les sourires des convives venus assister à la cérémonie d’octroi de la Croix d’or du Mérite de la République de Pologne à l’ancien ministre Michel Eddé.

 

L’ancien ministre Michel Eddé entouré de M. Nagi Khoury, président de l’Amicale des anciens de Jamhour, du nonce Gabriele Caccia, de l’ambassadeur de Pologne Tomasz Niegodwzisz, de l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, et du recteur du Collège de Jamhour, le RP Bruno Sion s.j.

L’ancien ministre Michel Eddé entouré de M. Nagi Khoury, président de l’Amicale des anciens de Jamhour, du nonce Gabriele Caccia, de l’ambassadeur de Pologne Tomasz Niegodwzisz, de l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, et du recteur du Collège de Jamhour, le RP Bruno Sion s.j.

Photo Michel Sayegh

 

 

Cette décoration symbolise « la reconnaissance par les plus hautes autorités de la République de Pologne de votre activité, Monsieur le Ministre, et de votre contribution (à en constituer) une image positive au Liban pendant de nombreuses années », a déclaré hier l’ambassadeur de Pologne au Liban, Tomasz Niegodwzisz, lui remettant la médaille au nom du président polonais Bronislaw Komorowski. M. Eddé a pu œuvrer pour « la promotion de la culture et de la coopération entre nos deux pays (...) en (sa) qualité de représentant éminent de l’élite politique et libanaise », a-t-il ajouté, évoquant notamment la sensibilisation du public libanais aux réalisations de l’archéologie polonaise à travers le ministère de la Culture dont M. Eddé a eu la charge plusieurs fois entre 1992 et 1998. C’est, au-delà d’un rapprochement culturel, une affinité particulière qu’il a entretenue précocement avec la Pologne lorsque, « jeune journaliste encore à l’école secondaire (il mentionnait), la présence de réfugiés polonais au Liban pendant la Seconde Guerre mondiale », a souligné l’ambassadeur. Cette découverte de la Pologne lui a révélé la proximité entre les deux peuples qui « ont longtemps partagé le même destin », selon les propos de M. Eddé, rappelant la disparition du pays sur la carte pendant deux siècles, occupé par la Russie, l’Allemagne et la Prusse. Unis par la lutte « pour préserver notre identité et nos libertés, et pour obtenir notre indépendance », les deux peuples ont tous deux été bénis par la présence et le soutien de l’Église dans leur combat, a-t-il relevé. L’ancien président de la Ligue maronite a tenu à rappeler dans ce contexte qu’avant même l’ébauche d’une autorité civile libanaise, « c’est grâce à notre chère Église maronite que le Liban a pu exister en tant qu’entité et en tant que société ».

Cette profonde foi aura rejailli dans le dialogue islamo-chrétien « Ensemble autour de Marie », célébré depuis 2007 sous le parrainage de l’Amicale des anciens élèves de Jamhour, dont M. Eddé est le président. L’ancien président polonais Lech Walesa avait d’ailleurs pris part au dialogue le 25 mars 2010. « Nous reconnaissons aujourd’hui un esprit qui rayonne de convivialité, de sagesse et d’espoir, enraciné dans cette foi qui lui permet d’être ouvert à tous », a confié le nonce apostolique Mgr Gabriele Caccia pour L’Orient-Le Jour. Ce dernier n’a pas manqué de saluer chaleureusement cheikh Mohammad Nokkari, qui est derrière l’initiative du dialogue islamo-chrétien, en lui déclarant : « Ah ! Vous êtes chez vous ici ! » Se sont joints également à la cérémonie intime l’évêque maronite Mgr Boulos Matar, le père recteur du collège de Jamhour Bruno Sion s.j., le secrétaire général de l’Amicale des anciens Nagy Khoury, ainsi que des membres du comité de l’Amicale et du conseil de collège. En définitive, « notre amour pour Michel Eddé réside dans ce même amour que nous, Libanais et Polonais, partageons pour la patrie, c’est-à-dire, au-delà d’un territoire démarqué, ce sentiment d’appartenance aux belles images que notre culture imprime, à la prière, et surtout à la foi », a résumé l’ambassadeur de Pologne à L’OLJ.