Visite au Collège de SEM Emmanuel Bonne, Ambassadeur de France

Printer-friendly versionSend by email

[Album photos]


Dans le cadre de ses visites aux établissements du réseau AEFE, l’ambassadeur de France SEM Emmanuel Bonne était reçu (13 avril 2016) par le recteur du Collège Notre-Dame de Jamhour P. Charbel Batour, le vice-recteur P. Denis Meyer, l’ancien recteur P. Jean Dalmais et le Secrétaire général de l’Amicale des Anciens M. Nagy el Khoury.

Accueil et visite guidée

En visite au Collège, SEM Emmanuel Bonne, ambassadeur de France, et M. Serge Tillmann, Conseiller de coopération et d’action culturelle adjoint, ont été accueillis ce mercredi 13 avril, par le recteur du Collège, P. Charbel Batour, qui les a emmenés  visiter l’église du Collège, une occasion de parler histoire, architecture et vitraux, et de répondre à l’intérêt que porte  M. Bonne à la Rencontre Islamo-Chrétienne autour de Marie.

En longeant les longs couloirs de la Galerie Jacques Triolet, l’ambassadeur a eu l’occasion de jeter un coup d’œil aux laboratoires de chimie, physique et technologie, tout en s’informant des différents projets envisagés par le recteur en terme d’innovations et de développements technologiques.

Les Français se sont également attardés sur les stigmates et les épisodes douloureux de la guerre, plus particulièrement quand le Collège fut occupé par les troupes de Tsahal, et de s’en informer auprès du P. Jean Dalmais (Ancien recteur) et de M. Nagy el Khoury (Secrétaire général de l’Amicale des Anciens).

Entretien avec les préfets

Lors de la rencontre avec les préfets, le recteur a expliqué à ses invités le fonctionnement du Conseil de préfecture. Et M. Bonne de relever les particularités de l’enseignement au Liban, notamment la fusion exemplaire de la république (enseignement laïque) et de l’église (enseignement catholique), harmonie difficile à trouver en France, en assurant ne jamais oublier « tout ce que le Liban donne à la France » en terme d’éducation.

La rencontre a pris l’allure d’une séance de travail. On y a évoqué les nombreuses divergences des programmes libanais et français, qui occasionnent certaines difficultés les premières années d’université, et la difficulté d’appliquer outre-mer les perpétuelles réformes de l’Éducation nationale française.

On a aussi parlé de la fascination des jeunes pour le système scolaire et universitaire anglo-saxon et de la dépendance des élèves aux portables et autres objets connectés, de l’hypothétique abandon des manuels scolaires au profit des tablettes.

L’actualité politique était aussi à l’ordre du jour par le biais de questions concernant  la vacance présidentielle.
Dans leurs réponses, MM. Bonne et Tillmann ont évoqué leur collaboration avec le ministère libanais de l’éducation (en ce qui concerne les programmes) pour la formation du citoyen de demain, tout en tenant compte des obligations de convergence européenne, selon les termes du Traité de Lisbonne. Ils ont aussi exposé la nouvelle approche de l’éducation, où l’on ne parle plus d’élève mais d’enfant, où l’on ouvre aux parents l’accès à l’école, ainsi, parents et direction forment dans cette nouvelle dynamique un tandem efficace. Quant aux nouvelles technologies, elles dépasseront bientôt la tablette pour se focaliser sur le système de projection d’hologramme. Ils ont aussi rappelé que la francophonie au Liban se porte bien, puisqu’elle est protégée par 41 écoles homologuées.

Par ailleurs, l’ambassadeur Bonne a réitéré les engagements de la France envers le Liban en insistant sur le fait que les solutions aux problèmes libanais sont à rechercher en interne.

Entretien avec les éducateurs, les délégués d’élèves et le comité des parents

Emmanuel Bonne est revenu sur l’amitié franco-libanaise, en insistant sur l’importance des jeunes libanais pour la France, de par leur bagage éducatif et culturel « vous êtes utiles et importants pour nous ».

Ainsi, au cours de cette rencontre ponctuée de questions-réponses, l’ambassadeur se dit-il fier et honoré de servir le Liban, mais aussi conscient qu’il faut être disponible et efficace auprès des jeunes. Il assure que la francophonie n’est pas en régression, et qu’il faut savoir tirer profit du pluralisme et de la capacité à jouer de plusieurs instruments à la fois.

Pour lui, la francophonie n’est pas un héritage mais un atout et un instrument utile qui permet de communiquer et d’évoluer dans les milieux anglophones ou autres. Quant à la question de l’avenir de l’éducation au Liban, Emmanuel Bonne souhaite que les Libanais puissent être solidaires et unis pour pouvoir aller vers l’essentiel ; l’éducation étant une préparation vers l’avenir. Il s’appuie sur une citation d’Alain, pour dire que la clé du succès se trouve dans la capacité à pouvoir rallier raison et volonté. Plus loin, il répondra que les Français aiment les Libanais pour leurs qualités et leurs défauts. « Nous aimons le Liban tel qu’il est,  nous ne voulons ni le changer ni le contrôler... le Liban inspire malgré ses difficultés ».

D’autres questions sur l’éducation ont suivi, comme la prise en compte des établissements étrangers lors de la réforme des programmes. L’ambassadeur a d’abord répondu que la réforme touche principalement l’opinion publique en France, puisqu’il s’agit de l’éducation « nationale ». Toutefois, les ambassades jouissent d’une légère marge de manœuvre pour adapter les programmes à l’étranger, et promet d’y travailler davantage.

Enfin, à la question des facilités offertes aux Libanais pour suivre des études en France, M. Bonne confirme qu’une grande majorité d’étudiants étrangers sont Libanais ; ils sont recherchés pour leurs capacités et leur excellent niveau, notamment dans  certains domaines. Il rappelle aussi la présence d’institutions réservées aux étudiants libanais, comme la Maison du Liban ou le Foyer Franco-libanais.

Cette première prise de contact de l’ambassadeur de France, en poste depuis août 2015, se résume par un courant qui passe, une volonté conjointe d’enraciner, une fois encore, le Liban comme modèle et figure de proue d’un enseignement et d’un secteur éducatif de grande qualité.

Bureau de Communication et de Publication