La Croix : Le pape salue la « fidélité intègre » de l’ancien supérieur des jésuites

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Le pape François a envoyé dimanche 27 novembre, un télégramme assurant de ses condoléances « les plus vives » pour la mort du P. Peter-Hans Kolvenbach, ancien supérieur des jésuites, a annoncé le Bureau de presse du Saint-Siège lundi 28 novembre. Âgé de 88 ans, le Père Kolvenbach avait dirigé la Compagnie de Jésus de 1983 à 2008.

Dans un télégramme, adressé au P. Arturo Sosa Abascal, actuel supérieur général de la Compagnie de Jésus, il évoque « la fidélité intègre » du P. Kolvenbach « au Christ et à son Évangile ». Il salue aussi son « engagement généreux » et son « esprit de service » dans l’exercice de sa charge « pour le bien de l’Église ». Le Pape invoque « la paix éternelle pour son âme ». Il souligne qu’il sera « spirituellement présent » aux obsèques de son ancien supérieur général. Le P. Kolvenbach est décédé samedi 27 novembre au Liban.

Un grand désir de communion

 
  Le pape à l’audience, 26 octobre 2016 / GABRIEL BOUYS/AFP

Le P. Kolvenbach avait été élu à la tête des jésuites en 1983, dans un contexte de crise pour la Compagnie de Jésus. Le précédent préposé général, Pedro Arrupe, avait dû se retirer en raison d’un accident vasculaire cérébral et de la mise sous tutelle de la Compagnie de Jésus par Jean-Paul II qui s’inquiétait d’« une influence trop marxisante de la théologie de libération et d’une prise de distance de certains jésuites avec les orientations du magistère », selon Radio Vatican.

Durant deux ans, de 1981 à 1983, le jésuite italien Paolo Dezza fut nommé par Jean-Paul II comme délégué pontifical pour la Compagnie de Jésus, pour tenter de resserrer les liens entre la Papauté et les Jésuites. Une démarche difficilement acceptée par certains jésuites.

L’élection du père Kolvenbach, alors recteur de l’Institut Pontifical oriental, avait ouvert une période de plus grande sérénité. Durant ses 25 ans de généralat, cet homme discret fut reconnu pour son humilité et son désir de communion.

La renonciation de Benoît XVI

Selon certains médias, le retrait volontaire du P. Kolvenbach à 80 ans, en 2008, alors qu’il avait théoriquement été élu à vie à la tête des jésuites, aurait compté dans le discernement de Benoît XVI pour sa renonciation en 2013. C’était un exemple de liberté spirituelle par rapport au pouvoir, ou par rapport au service. Son retrait s’était décidé en bonne intelligence et coopération avec Benoît XVI, qui lui avait donné son accord dès 2006.

Son successeur le P. Adolfo Nicolas a fait le choix lui aussi de se retirer à 80 ans, à l’automne dernier, ce qui peut laisser entendre que cette logique du retrait à 80 ans fera jurisprudence, même si elle n’est pas inscrite dans les textes. Les jésuites, réunis en Congrégation générale, ont élu le 14 octobre dernier un nouveau préposé général, le père Arturo Sosa, un Vénézuélien de 67 ans.