L'Orient-Le-Jour : Survis immortelle, fée Méla...

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Hommage à Mélanie Freiha 25/07/96 – 01/02/15
(Pour ton quarantième)
Survis immortelle, fée Méla...

L'Orient-le-Jour, 18 mars 2015

Comme si l’on pouvait, dans ton livre d’or, de papyrus ou de lauriers surtout, championne, en quelque instant précis, fugace et combien affligeant, sur le perron de notre église, sur quelque feuille immaculée... comme s’il nous était possible, facile, te saisir, te croquer, te coucher avec les mots, le cœur fendu, amputé, te contenir pour te cerner... et te dire, Mélanie, un dernier au revoir...


...après lequel m’incombera le silence, pour ne point plus éveiller notre fée, endormie de son paisible sommeil, au cœur du pays des elfes et des mages, dans le royaume de l’Ailleurs...
...Comme s’il nous en était aisé, autre qu’avec la magie des mots, autre qu’avec la seule force des mots, « liberté ne t’écrirais-je qu’avec mon sang...», seuls puissants, consolateurs rien qu’un semblant, ils ne redonnent pas vie, mais apportent quelque vague baume, fugitif... seuls, néanmoins, intemporels, ...
Je vais humblement, toutefois, m’y essayer... Veuillez m’en pardonner si je m’égare, y fais erreur, retenez, gardez-en l’intention...
...Sous tes dehors fantasques, impulsifs, bruyants, si naturels et combien sincères, dopée de ce trop-plein d’énergie, baignée de bonne humeur, de cette gaieté à toute épreuve, que tu insufflais alentour et qui ne pouvaient nous laisser indifférents, ma lycéenne, tu étais non seulement d’une rigueur tatillonne et d’une sensibilité écorchée, mais, intensément entière, tu étais, en particulier, un grand cœur introverti, plus est, une âme intelligente, pleine d’humour, une de tes principales caractéristiques, que tu nous faisais partager...
Point de flatteries, simple réalité, que j’ai pu délicieusement constatée, en t’accompagnant pédagogiquement, pour ma chance, tes dernières années...
Merci, maître-mot si gratuit, si gratifiant pourtant, que je ne me lasse de répéter alentour, dans notre campus et en dehors, avec le sourire toujours et en musique aussi bien, pour faire comme toi, Mélanie... merci à toi, encore et encore, pour t’être trouvée sur la voie de ma mission d’éducateur... oui, grandement privilégié ai été...
Tu nous manques tant, coquine... Grande rebelle aux yeux de biche, repose, vogue en douce quiétude, ne t’en fais guère pour Corine et Adriana, tes précieuses cadettes, nous en prenons éminemment soin, comme tu nous sais... sachant qu’elles sont et restent toujours, comme Amal et Tony, sous ton tendre et vigilant regard, pour nous tirer l’oreille, quand et s’il le faut...
Repose en paix, encore que, dans le royaume de l’Ailleurs et sa paix, la paix des braves et des fées, ce doit être la java, depuis ton arrivée impromptue... tu dois les certainement faire danser...
Et à un de ces jours, inchallah,  ma jolie... gros câlins...

Daniel G. TINAWI
L’un de ces éducateurs privilégiés, qui t’a accompagnée, au Collège Notre-Dame de Jamhour