La cérémonie de la fête du drapeau s’est déroulée ce mardi 21 novembre 2023, comme un sursis dans le paysage incertain de notre pays. Quand tout porte à croire que le destin du Moyen-Orient se joue par l’orchestration des grandes puissances, reste que, dans notre pays, nous portons l’espérance comme d’autres porteraient un chapeau, profondément enfoncée dans nos têtes !
La célébration 2023 s’est déroulée en trois temps. Débutée au Collège Saint-Grégoire, elle a rassemblé toute la communauté sous le drapeau, sur des airs de la musique rahbanienne, les plus jeunes porteurs de drapeaux ont défilé devant leurs ainés, les éducateurs et la direction du Collège. Les mots des élèves, de la directrice et du recteur se sont particulièrement distingués par leur détermination et leur engagement pour le Liban.
Au Petit Collège l’ambiance était à l’euphorie, les élèves entonnaient à l’unisson les chants préparés avec les éducatrices.
La cérémonie au Grand Collège avait un cachet plus cérémonieux, en présence de parents d’élèves, membres des forces armées aux cotés de la communauté jésuite, des éducateurs et de la direction. La fanfare de l’armée libanaise a accompagné un défilé d’élèves des classes de 6e, 5e, 2de et 1re, et, après l’hymne national, des représentants des 4e et 3e ont rendu hommage aux martyrs du Liban majestueusement accompagnés par un duo chanté par deux élèves de Te.
Le mot de la Promo 2024, prononcé par Dannay Abdallah s’est caractérisé par une prise de conscience des enjeux pour préserver l’indépendance et des responsabilités qui incombent à chaque citoyen.
Pour le mot des 4e, Charif Zmokhol a voulu rappeler la fonction première du Liban aux yeux du Bienheureux Jean Paul II, comme un message à l’humanité.
Le Comité des professeurs, représenté par sa secrétaire générale Mme Cynthia Hayek, a ciblé son intervention sur les 80 années d’indépendance jalonnées de difficultés certes, mais profondément marquées par nos actes de foi qui sont en même temps des actes de résistance.
La confiance que nous avons dans la jeunesse est porteuse d’espoir, de rêves et d’accomplissements.
L’allocution la plus attendue était certes celle du Recteur, P. Marek Cieślik sj, lui qui a fait du Liban son pays d’adoption. Pour son premier message à l’adresse des élèves, le recteur a mis l’accent sur la véritable valeur de l’indépendance, cette réalité riche, dynamique, complexe et compliquée. Comment donner toute sa dimension à l’idée d’indépendance autrement qu’en l’attachant à la liberté ?
Par la liberté, le P. Recteur désigne celle de la promotion de tous les hommes et de tout l’homme dans toutes ses virtualités. Il a rappelé aussi que l’éducation jésuite "ne consiste pas à chercher l’excellence élitiste, dont nous rêvons parfois, mais bien à construire l’humain dans l’homme, à promouvoir l’ouverture aux autres et les règles morales, à susciter des hommes et des femmes de bonne volonté, à rechercher « une éducation en profondeur qui aide des élèves à devenir des chercheurs de vérité".
Face à l’effondrement de notre pays, « une éducation qui enseigne à penser de manière critique et qui offre un parcours de maturation dans les valeurs » semble encore plus urgente aujourd’hui qu’autrefois. Chacun de nous avec son charisme, ses forces et ses vulnérabilités, peut se joindre au travail pour les autres et avec les autres, « les pieds fermement ancrés au sol pour ne pas nous égarer sur la route du ciel ».
Le P. Cieślik a terminé son intervention en remerciant chacun pour la part qu’il porte dans la mission éducative et a souligné la valeur inestimable de ce que nous bâtissons ensemble pour l’avenir.
Après les allocutions, place aux festivités ; le chant des élèves de 6e avec leurs professeurs de musique devançait la marche militaire des Te et la démonstration de combats qui sont tellement plus jolis à voir qu’à décrire.
L’intervention des Te s’est achevée par une projection vidéo sur le thème de l’ambivalence du Liban et un tableau acrobatique des plus féeriques, par lequel on pouvait deviner l’engagement citoyen de nos jeunes adultes.
La clôture de la cérémonie était confiée à Aline Lahoud (invitée de la cérémonie et ancienne du Collège) qui embrasa les planches en interprétant sa chanson dédiée à l’armée « Salamon li Jaychina ».