À La Une > Liban > 23/12/2018
Grande figure intellectuelle, l'ancien recteur de l'Université Saint-Joseph est décédé à l'âge de 90 ans.
L'ancien recteur de l'Université Saint-Joseph (USJ) entre 1995 et 2003, le père Sélim Abou, figure emblématique de toute une jeunesse en révolte et animée par les idéaux de la "résistance culturelle" contre l'occupation syrienne, est décédé dimanche matin, à 6 heures, à l'âge de 90 ans.
Sélim Abou est né en 1928 à Beyrouth. En 1946, il entre chez les Jésuites, en France, où il poursuit des études littéraires, philosophiques et théologiques. En 1961 il obtient un doctorat ès Lettres, peut-on lire sur le site de l'USJ. Suite à la fermeture de l’Ecole Supérieure des Lettres, il fonde en 1977 la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’USJ dont il sera le doyen jusqu’en 1992. De 1995 à 2003 il est recteur de l'USJ.
De juin 1993 à février 1999, il est le coordonnateur du réseau "Cultures langues et développement" de l'AUPELF/UREF. Il est aussi directeur des Presses de l’USJ et titulaire de la Chaire Louis D. – Institut de France d’anthropologie interculturelle.
Ecrivain, philosophe et anthropologue, Sélim Abou a centré ses recherches sur l’entrecroisement des cultures dans le monde, les phénomènes d’acculturation et les conflits d’identité, le multiculturalisme et la citoyenneté. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont : "Les Mbyas Guaranis. Le Temps de la Reconnaissance" (2012), "De l’identité et du sens. La mondialisation de l’angoisse identitaire et sa signification plurielle" (2009), "L’identité culturelle, suivi de Cultures et droits de l’homme" (2002) et "Béchir Gemayel ou l'esprit d'un peuple" (1984).
Ses discours à l'occasion de la fête de saint Joseph, attendus par les étudiants, le corps enseignant et même certains milieux politiques, avaient été compilés dans "Les libertés. Discours annuels du Recteur de l’Université Saint-Joseph 1996-2003" (2003).